L'Auberge Populaire
Une aubergiste en manque d'amour accueille dans sa taverne les habitués du lieu : un charmant musicien, qui boit toujours un verre de trop, et un joueur de cartes émotif et espiègle.
Mais leur quotidien va être bouleversé...
Le trio de comédiennes, accompagné d'un contrebassiste, propose une création personnelle et collective mêlant musique, danse et théâtre. Le spectacle donne vie à des personnages bon-enfants, pour un va-et-vient clownesque et poétique.
Le Cirque des Abricots a fait le choix de tendre vers un théâtre hérité de Dario Fo, de Lecoq et d'Artaud, du clown, de l'absurde et du burlesque. Un théâtre qui se veut complet par son ouverture aux autres arts, à la danse et la musique. Un théâtre qui se veut surtout collectif. Tout se crée ensemble, la mise en scène est partagée et pensée avec la musique, chacun réfléchit aux costumes, aux décors. Cette approche se veut également artisanale. Tout est fait à la main, patiemment, avec toujours une exigence élevée.
De tout cela est né un théâtre à l'identité très forte et chaleureuse, un théâtre humain et ouvert à tous, sans distinction de génération, de classe, de culture.
Dans l'Auberge populaire, la troupe a fait un choix fort avec l'utilisation de faux nez. Par ce jeu de masque, les personnages sont stéréotypés, caricaturés. Le nez est là comme un symbole. Symbole de poésie ou de vulgarité, de déchéance ou de naïveté. Le nez est aussi là comme marqueur social, dans la plus pure tradition de la commedia dell'arte.
C'est ainsi que se rencontrent différentes castes, dans une sorte de carnaval médiéval, ce chamboule-tout social où les déclassés peuvent prendre le pouvoir. Dans cette auberge tout parait possible, les barrières elles-même semblent pouvoir s'envoler.
L'auberge. Ce lieu est presque un personnage à part entière, un personnage vivant et intemporel, qui voit défiler la misère humaine, ses passions, ses folies et ses désespérances. Qui pourrait dire quand se passe cette pièce ? Elle s'est déroulée hier, a lieu aujourd'hui et se reproduira demain. Car la question n'est pas quand, mais comment.
Comment des personnages si marginaux, si désœuvrés, peuvent être si poétiques ? D'ailleurs est-ce de la poésie, ou simplement la plus vulgaire des folies ?